Après avoir été le père musical d’un certain Kendrick Lamar, ceux qui ne jurent que par lui semblent ignorer la discographie de notre pote d’ATL. Après avoir révolutionné le monde de la musique en 2023 avec New Blue Sun, le génie du Sud nous revient avec 7 Piano Sketches, une collection de morceaux instrumentaux enregistrés en solo au piano. Il s’agit de sa première sortie de nouveau matériel depuis New Blue Sun (2023), un album instrumental salué à l’échelle mondiale et nommé à trois reprises aux GRAMMY Awards, notamment dans la catégorie Album de l’année..https://www.youtube.com/watch?v=qTHyxlupBiw

Ce nouvel opus est paru sur le label Epic Records, peu après l’arrivée d’André au Met Gala à New York. Pour l’occasion, il portait une création-piano sur mesure signée Burberry, conçue en collaboration avec benji bixby et stylisée par Law Roach. Cet ensemble s’inscrivait dans le thème de l’édition 2025, Superfine: Tailoring Black Style, célébrant l’artisanat, la structure, l’histoire noire et l’évolution du dandysme. L’événement marquait aussi le lancement officiel de benji bixby, évolution contemporaine de sa ligne de mode culte des années 2000, Benjamin Bixby.

Partiellement composé et enregistré avant New Blue Sun, 7 piano sketches puise ses racines dans un moment de vie presque ascétique : un séjour au Texas dans une maison que partageait André avec son fils, où il n’y avait qu’un piano, des lits et quelques écrans. Ces morceaux dormaient depuis près de dix ans. Après les avoir longtemps gardés pour lui, André a ressenti le besoin d’en créer d’autres et de les partager au printemps, saison symbolique de renouveau, de spontanéité et d’élan créatif.

Comme le souligne justement Pitchfork, « this latest offering isn’t just, as the title suggests, a peek inside the sketchbook—it’s an in-the-moment look at the pencil moving across the page. » Ce n’est donc pas un simple carnet d’esquisses, mais une immersion directe dans l’instant de création. C’est dans cet esprit brut, libre et presque free jazz qu’André nous propose un enregistrement minimaliste, dépouillé, sans artifice — une série de pièces jouées avec sincérité, captées parfois à l’iPhone, où les imperfections sont assumées comme faisant partie de l’œuvre.

On pourrait croire à une compilation de faces B, un assemblage de fragments ou de “chutes” musicales, mais ce serait passer à côté de l’intention. Car ici, tout réside dans l’acte de création pur, sans logique commerciale, sans objectif de performance. Juste un besoin profond de laisser parler le geste, le son, le moment. Et quand on s’appelle André 3000, on peut se permettre ce luxe : créer librement, hors format, en toute singularité.

Qu’on aime ou qu’on aime pas, le produit est là et il fera certainement des heureux.