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Cheryl L. Keyes – L’identité de la femme noir dans le monde du rap !

Dans la revue ; The Journal of American Folklore, Cheryl L. Keyes signe à l’été 2000 un article ayant pour titre ; Empowering Self, Making Choices, Creating Spaces, Black Female Identity via Rap Music Performance.

Il est fondamentalement question de discuter la place de la femme dans cette culture hip-hop très masculine. Néanmoins, fort de constater que cette culture hip-hop mais surtout sa discipline la plus populaire médiatiquement, le rap, est depuis le début très représenté parle rappeur, l’homme, ce que l’autrice appel ; la communauté interprétative. Depuis le début des années 90, les rappeuses ont challengé les hommes et secoué la fourmilière en affirmant leurs places. Lyndah du groupe BWP (Bytches With Problems) affirmait en 1991 ; « We use ‘Bytches’ [to mean] a strong, positive, aggressive woman who goes after what she wants. We take that on today … and use it in a positive sense » (quoted in Donahue 1991).

Queen Mother

Très vite, début 90 vient les rappeuses Queen Mother, qui dans l’imagerie bien avant la plume mettent en avant l’Afrique. Pour des artistes comme Queen Latifah, YoYo ou encore Sister Souljah qui officiera un temps auprès de Public Enemy, il est primordial de mettre leurs racines au centre de leurs textes dans le but de transmettre aux petites sœurs et d’éduquer la communauté. L’autrice mettra en lumière Queen Latifah comme jeune artiste de 21 ans qui à l’époque avait déjà cette attitude et cette responsabilité d’éduquer son prochain. : « I wish I wasn’t seen as a mother, though. I don’t really care for that. Just because I take a mature stance on certain things, it gives me a motherly feel … maybe because I am full-figured. I am mature, but I’m twenty-one » (quoted in Green 1991:33).

Fly Girl

La Fly Girl est une fille ayant un look chic, s’apparentant au blig bling tiré de la culture de la blaxpoitation de la fin des années 60 mais surtout 70. Lady B rappeuse membre du trio The Sequence, en était une fière représentatrice et par son look, était considérée comme une Fly girl. Janvier 1985, le groupe The Boogie Boys sort la chanson intitulé « A Fly Girl  » dans laquelle le projecteur est braqué sur cet aspect vestimentaire des filles.https://www.youtube.com/watch?v=BaNA7cbCHEcDe cet élan va s’en suivre un imminent retour de flamme de la part des rappeuses ne voyant pas d’un bon œil que la plume des garçons se focalisent uniquement sur leurs accoutrements plutôt que sur leurs lyrics. Souvenez-vous, nous sommes à une époque ou The Message est sorti donc le rap n’est plus vraiment cantonné à Rappers Delight mais à un message plus sérieux, est commence tout doucement à devenir la voix des sans voix. La réponse à la chanson A Fly Girl arrive la même année, sur Profile Records, par la rappeuse Pebblee-Poo.

Pebblee Poo

Peu cité, mais très importante dans la culture, Pebblee-Poo commence dans les années 70 en tant que B-Girl puis deviens membre des Smoke-a-Trons. Elle apprend à rapper au côté de Dr. Bomb-Bay qui finit par l’emmener dans un jam de Kool Herc. De ce fait, elle devient la 1re Mc Soliste de ce dernier. S’en suit la formation du groupe Untouchables puis rappe aux côtés de son frère, le Master Don Committee. Pebblee Poo réalise plusieurs disques avec plusieurs autres artistes « Funk Box Party II », « Music Gramm », « Get off My Tip », « Tour Eiffel » (avec Malcolm McClarin sur la bande originale du film No Small Affair with Demi Moore), « Fly Guy » (avec Profile Records). Elle travaille avec plus de 2000 enfants les inscrivant à des concours de talents pour le rap, le chant et la danse et enregistre des morceaux avec plusieurs artistes en studio, dont Grandmaster Flash, KRS One, Biz Markie, pour n’en nommer que quelques-uns. Souvent effacé derrière les artistes qui ont explosé à l’époque comme ; Mc Lyte, Queen Latifah ou Yo-Yo, Pebblee-Po reste une actrice très importante des premières heures de la culture hip-hop.https://www.youtube.com/watch?v=vqOUKsRQcx0https://www.youtube.com/watch?v=FTK_69B6Rgs

Sista with Attitude

The feminist rendering of « the badman » includes those sistas who brag about partying and smoking « blunts » (marijuana) with their men; seducing, repressing, and sexually emas­ culating male characters;10 or « dissin’  » (verbally downplaying) their would-be female or male competitors-all through figurative speech. Tout est fondamentalement question d’attitude dans la culture hip-hop, mais avant tout de respect. Le groupe BWP a pris les devants avec le mot « b*****e en l’utilisant à leurs avantages. Mc Lyte, Queen Latifah, Da Brat, dégagent cette image hardcore forgeant le respect et une rappeuse comme Mia X défend elle une position connotée militariste. D’un autre côté, des artistes comme Lauryn Hill pousse la réflexion beaucoup plus loin en révoquant complètement l’utilisation de ce mot comme l’explique l’autrice ;« These women, such as Lauryn Hill, have « refused to be labeled a ‘bitch’ because such appellations merely mar the images of young African American females »

En 1994, Queen Latifah réalise le single U.N.I.T.Y en commencant par les mots ; « (Who you callin’ a bitch?) » !https://www.youtube.com/watch?v=f8cHxydDb7o

Finalement

Le chemin est encore long pour que les femmes aient leurs places à 100 % dans la culture hip-hop mais surtout aux seins des labels, maisons disques et à des postes très importants. Au niveau des artistes rap, il n’y a pas de souci à se faire car de pus des femmes s’affirment et prennent sans plus à avoir à demander. Le respect ne se donne pas, mais se prend ! En fin de compte tout ce qu’il vous reste à faire c’est à lire ce papier de Cheryl L. Keyes et d’en parler autour de vous. De lire le livre Black Nation de Trici Rose et d’utiliser les médias sociaux pour en faire parler. N’oublions pas que si le rap est devenu aussi populaire c’est certainement grâce à cette fille qui s’appelle Cindy Campbell… je vous laisse méditer sur ce nom….. qui vaut de l’or selon moi !

Lien de l’article ICI

Publié par

Pite

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