Un jour entre plusieurs lectures philosophiques, j’ai été très marqué par toute la philosophie traitant de l’hypermodernité, du concept de prosuming et donc de réfléchir l’hyperindividualisme comme nouvelle manière de fonctionner pour l’individu en société. Bienvenue dans une société paradoxale, où finalement tout va trop vite pour elle-même. Comment la comprendre ? Comment l’apprivoiser, cette société ? André Mondoux, professeur à l’École des médias à l’UQAM dits ; avec son propre libre arbitre en tant que boussole, le sujet hyperindividualiste rejette toute forme de détermination (…), incluant la sociétalité elle-même. Il accepte de socialiser bien sûr, à condition qu’il puisse frapper du poing sur la table et dire ce qu’il a dire et ceci est le plus important pour ce dernier.Dany Robert-Dufour signe un livre plus que nécessaire à posséder et à annoter ; L’Art de réduire les têtes : sur la nouvelle servitude de l’homme libéré à l’ère du capitalisme total (2003). Deux choses s’entrecroisent, tout d’abord, cette logique de marché devenu le grand sujet, le capitalisme fait indéniablement parti de l’individu et donc ce dernier devenu un hyperindividu. Présenté comme ça, on se croirait dans Terminator 2 de James Cameron mais, en filigrane, peut-être en fait.J’avais déjà traité minimalement du sujet de l’hyperindividualisme, autour du personnage de Flavor Flav du groupe Public Enemy, car je trouvais qu’il l’incarnait à merveille. Sa manière de se montrer voire même se surmonter aux autres, était totalement l’incarnation de ce concept.https://www.youtube.com/watch?v=JZDIitWz8GoLa postmodernité a mis fin aux grands récits universels, les États-nations du rap comme New York ou Paris se sont vu voler la vedette par Atlanta et Marseille. Le marché essaie de se proposer comme sujet numéro un ; Son présupposé ; il faut que des marchandises soient produites en quantité croissante et à des coûts toujours moindres. Cette volonté de surproduction a été totalement appliquée par JUL à Marseille et Young Thug à Atlanta. S’en es suivi une déclinaison d’artistes incroyables, parfois avec peu d’originalité, mais néanmoins, sur productif. Jul rentre également les deux pieds dans cette logique avec le concept d’albums gratuits, fidélisant ainsi sa fan base.Également, cette option d’acheter la musique à la pièce, comme le proposait iTunes avec la chanson à 0.99 euro. De ce fait, nous rentrons dans une logique de marché infinie et nous nous mettons à courir, un peu comme le GIF de Forrest Gump, tout en essayant de jouir, mais finalement ! La jouissance est inatteignable, comme disait Jacques Lacan, et l’offre est beaucoup trop grosse pour notre demande.
https://www.youtube.com/watch?v=-CVn3-3g_BICeci met la table à un capitalisme contemporain et à l’hypermodernité qui veut que l’individu, le Je, se place aux centres de ses besoins et cultive sa personne, les réseaux sociaux et le culte du singulier. Pour réaliser le capital au travers des marchandises, il faut capter le désir, le rabattre sur le besoin et produire le sujet consommateur, ce que Alvin Toffler appelé le Prosummer, le producteur consommateur.
https://www.youtube.com/watch?v=xX4Pxiwti4EThe real Miami ! aux yeux du capitalisme moderne de Rick Ross, figure post-moderne de la destruction du symbolisme de la société moderne. Dany-Robert Dufour interroge le fait que le capitalisme moderne cherche à détruire l’excès de sens qui accompagne les produits ou les choses que les humains s’échangent entre eux. La valeur d’échange tend à évacuer la valeur d’usage, la valeur symbolique et l’inscription socio-culturelle qui accompagne les objets. Seule compte la valeur monétaire. Le capitalisme postmoderne ne tolère plus aucune entrave à la circulation des marchandises. Ceci entraîne des conséquences sur l’usage du langage et la place du discours dans les échanges entre les humains.
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